#2 Cas clinique : Le lapin rugbyman et son épaule

L’épisode d’aujourd’hui est un cas clinique.  

Une kinésithérapeute, un patient, rugbyman, une épaule douloureuse. On parlera de traitement de la douleur, de placebo, de réadaptation au geste sportif et aussi surprenant que ça puisse paraître, de l’intérêt des vacances en rééducation.  

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Le phénomène de Gate-control  

Très schématiquement, les sollicitations tactiles (le toucher, les frottements, les contacts prolongés, le massage, les chatouilles) non douloureuses créent des informations sensitives qui utilisent des voies neurologiques plus rapides que celles utilisées par les informations douloureuses et qui ont le mérite de ralentir, temporairement, le traitement de l’information nociceptive (douloureuse). La fameuse idée de souffler ou de frotter la peau après un coup. Explique en grande partie pourquoi les patients ont moins mal après un massage mais que la douleur revient.  

Résumé rapide, et en anglais, en 6mn, de la théorie du gate control :

Le phénomène de Wind-up  

Qui correspond à une augmentation temporaire de la sensibilité à la douleur, celle-ci survenant plus fréquemment, plus tôt et surtout pour des sollicitations mécaniques, des mouvements trop peu contraignants pour expliquer son intensité ou sa topographie (plus étendue, diffuse, référée). Le détail ici

La bibliographie qui nous a fait dire …

• Qu’il est possible de retrouver à l’échographie, des “anomalies” de certaines structures de l’épaule chez des patients non douloureux. Sur 51 épaules d’hommes, de 40 à 70 ans, n’ayant jamais été douloureuses, des anomalies ont été retrouvées sur 49 soit 96% dont un amincissement de la bourse sous acromio-deltoidienne (78%) de l’arthrose acromioclaviculaire (68%) ou une tendinopathie du supra-épineux (39%).  Girish, Oct 2011, AJD

• Qu’en proposant à des patients souffrant de rhinite allergique un médicament présenté comme un placebo et en évoquant le potentiel d’amélioration dudit placebo, le résultat sur les symptômes a été supérieur à celui des patients qui n’ont reçu aucun traitement. Autrement dit, qu’il est possible de dire à un patient que le traitement qu’on lui propose est très probablement uniquement placebo sans que cela en annule l’effet escompté. Schaefer 2018

• Que les ultrasons n’ont pas démontré, dans 11 études de qualité moyenne, d’intérêt thérapeutique supérieur à un placebo dans le traitement de la douleur et de la fonction chez des adultes souffrant de tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Que l’adjonction ultrasons et exercices ne semble pas plus efficace que les exercices seuls. Desmeules 2015

• Que les points-gâchettes ou trigger ne semblent pas apporter d’effet supplémentaire au traitement classique des pathologies de coiffe des rotateurs. Abaka 2017