Tout est dit ou presque.
Aujourd’hui, un épisode de lecture, traduction et décryptage d’article scientifique, qu’on voudrait rendre et garder accessible à tous. Un article qui explore les mots, les maux et l’impact des poussées aiguës de lombalgie sur leur qualité de vie chez des patients douloureux chroniques. Cet article-ci.
Merci de nous avoir suivi, comme d’habitude, le complément d’information, avec les mots à éclaircir, et la bibliographie utilisée est juste ci-dessous.
Les mots à éclaircir
- Un PhD (prononcé ici à l’anglaise, au sujet de Jenny Setchell) est un doctorat
- Physio est le diminutif de physiotherapist, la dénomination anglophone de notre métier, on peut dire « Physiothérapeute »
- Les APA sont les professionnels de l’Activité Physique Adaptée
- A 15mn50, quand Vincent évoque un “petit nombre” de patients relatant des idées suicidaires, il s’agit de 3 patients sur les 130 de l’échantillon.
La bibliographie qui nous a fait dire…
- Que la lombalgie est la première cause de handicap quotidien dans le monde : D’après cette recherche clinique et épidémiologique parue en 2014 qui compare les chiffres de 1990 et 2010 sur l’impact par pathologie sur la société, la lombalgie serait la 6ème pathologie en terme de charge globale (prévalence, coût, pertes d’activité) à travers le monde et mais la première en terme de handicap associé.
- Que les émotions négatives entretiennent les phénomènes douloureux : Young et al en 2008 concluaient que le cumul d’évènements de vie traumatiques, la présence de dépression sévère lors de l’apparition d’une douleur aigüe et les croyances précoces sur le risque que la douleur s’installe définitivement contribuent significativement à l’augmentation de la douleur et du handicap. Dans une revue de décembre 2018 qui a analysé 18 études sur le sujet, 15 d’entre elles retrouvaient un lien entre les facteurs psychosociaux et la chronicité des douleurs dont 5 qui montraient que la dépression peut être un facteur prédictif de développement de douleurs ultérieures et 6 où la peur et l’évitement de certains mouvements peuvent être associées, être à l’origine de la chronicité.
- Que certains facteurs autres que les lésions anatomiques influencent les douleurs : En effet, dans cet article de 2005 portant sur des patients non douloureux ou faiblement, les patients présentant une dépression antérieure ont 2,3x plus de risque que la moyenne de présenter dans le futur un épisode aigu. Et ce, devant les anomalies retrouvées à l’IRM (2,2 pour les hernies discales, 0,5 pour les protusions discales). On pourrait aussi évoquer l’importance du sommeil. Ici par exemple, sur un suivi de 13 ans chez 360 pompiers, ceux qui présentaient des troubles du sommeil lors de l’inclusion, avaient 3x plus de chances de voir de nouvelles douleurs apparaître ou les anciennes se chroniciser que de les voir fluctuer vers une guérison totale ou partielle.
- Que l’emploi de certaines stratégies de gestion passives de la douleur sembleraient favoriser la chronicité. Dans une revue de littérature de 2010, intégrant 20 études et près de 11 000 patients, Chou et Shekelle on notamment relevé que les patients qui évitaient certaines activités de peur de faire augmenter leur douleur ou « d’aggraver les dommages sur leur dos », ou les patients inquiets à propos de leur avenir, avaient un risque de passage à chronicité plus important que les autres.