#10 Bébé lapin enrhumé : Bronchiolite et kinésithérapie

Bonjour à tous !

Nous revoilà, à l’heure où les toux grasses envahissent les chaumières, pour vous parler de la bronchiolite du nourrisson. Désolés de vous décevoir, nous n’allons mettre personne d’accord dans cet épisode. Simplement vous parler de prescription, quand prescrire de la kinésithérapie et pourquoi. Un genre de guide clinique en somme, qui vous expliquera ensuite ce qu’il est sensé se passer lors d’une séance de kinésithérapie respiratoire pour bronchiolite du nourrisson.

La prise en charge de la bronchiolite du nourrisson suscite le débat et représente des intérêts économiques certains, c’est pourquoi ce guide se base sur nos avis (et nous ne nous prétendons pas experts en la matière), issus de nos formations, de notre pratique, des recommandations et des évolutions des données scientifiques. Il doit vous permettre de répondre aux questions suivantes :
– A quoi servent les kinésithérapeutes dans la bonchiolite ?
– Quels sont leurs objectifs et comment sont-ils sensés travailler ?
Suivez-nous c’est juste ici :

Les mots à définir

  • Les bronchioles sont le dernier niveau des bronches en termes de taille, juste avant les alvéoles, ces grappes de petits sacs où l’oxygène est capté par la circulation générale. Dans la bronchiolite, on retrouve une inflammation de la paroi de ces bronchioles accompagnée parfois d’un spasme/contraction du muscle lisse qui les recouvre. Cette contraction réduit le calibre de la bronchiole et l’inflammation des cellules de la paroi entraîne une augmentation de la production du mucus qui encombre des bronchioles au calibre déjà réduit. Il est donc plus difficile pour l’air d’atteindre les alvéoles, le bébé doit produire plus d’effort pour satisfaire ses besoins en oxygène, la toux lui permet de dégager une partie de ces sécrétions. Mais en aucun cas ça n’est en lien avec le mucus qui descendrait des narines vers les bronches.

La bibliographie utilisée

  • Pour la description de la bronchiolite et les données épidémiologiques utilisées, rendez-vous sur le site destiné aux usagés de la sécurité sociale : ameli.fr.
  • Les recommandations de 2000 de la Haute Autorité de Santé pour la prise en charge de la bronchiolite qui insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches pour en valider l’usage.
  • Ces recommandations ont été basées sur la conférence de consensus de Lyon de 1994 qui donnait un avis favorable à la KR (kinésithérapie respiratoire) sur la base d’avis d’experts (grade C).
  • Le score et Wang et le score de Silverman qui permettent à Vincent d’évaluer l’importance de la bronchiolite, sa gravité et éventuellement la nécessité de référer l’enfant. Il existe un nouveau score proposé récemment, le RESVINET, mais ne l’ayant pas encore intégré à notre pratique nous ne l’avons pas cité dans le podcast.
  • La revue Prescrire s’est (souvent) interrogée sur la pertinence de la prescription de kinésithérapie respiratoire ici en 2006 puis ici en 2010 et enfin ici en 2012.
  • Vous trouverez ici l’étude qui explorait la prévalence des fractures de côtes, bien moins importante que ce qui est régulièrement clamé dans les médias.
  • Concernant la kinésithérapie respiratoire pour la bronchiolite du nourrisson, il existe plusieurs études publiées et que nous avons évoquées, ou non. Vous trouverez Bronkinou en 2010, une étude assez favorable ici, par Conesa en 2018 dont les résultats sont nuancés ici par Marius Lebret. Pour ce qui est de la dernière en date, voici Bronkilib 2 de 2019 (nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que nous avons des doutes quant à la qualité de la revue qui publie cet article, et nous ne sommes pas les seuls).

Merci à tous de nous avoir suivi et à très bientôt…

Sur le temps d’un Lapin !

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