Bonjour à tous !
Aujourd’hui nous revenons sur vos nombreuses réponses au questionnaire qui a suivi la publication de l’épisode 19 : Le patient dont vous êtes le kiné. Vous avez déjà pu entendre le reste de son parcours dans l’épisode 22, voyons aujourd’hui comment les personnes qui nous écoutent se sont positionnées !
Et enfin l’épisode du jour :
Vos réponses en images



La bibliographie
- Aujourd’hui, on questionne de plus en plus le lien entre la douleur et les anomalies retrouvées à l’imagerie. Les déchirures de coiffe sont de plus en plus fréquentes avec l’âge alors que la douleur elle a plutôt tendance à diminuer avec les années. De plus, lorsqu’on examine les épaules de patients qui n’en souffrent pas, on retrouve très fréquemment des anomalies à l’imagerie. Ici chez 123 patients ayant mal à une épaule, des anomalies similaires ont été retrouvées sur leur épaule non douloureuse dans la plupart des cas. Ici sur 228 femmes n’ayant pas de douleurs d’épaules on a retrouvé des calcifications sur 15% des épaules.
- Dans cet épisode, nous avons évoqué l’épisode précédent : Lapin indécis, quelles options de traitement pour une rupture de coiffe des rotateurs non traumatique, réalisé en présence de Guillaume Deville qui nous a longuement parlé des épaules douloureuses.
- Pour le choix de la méthode d’imagerie, nous avons évoqué les résultats de cette étude (revue systématique + méta-analyse) qui compare la fiabilité de l’échographie, de l’IRM et de l’arthroscanner. Les trois techniques donnant des résultats semblables en terme de spécificité et de sensibilité, l’échographie est à privilégier au regard de son coût plus faible et du risque moindre encouru par le patient.
- Dans cette étude de 2018, lorsque des données épidémiologiques sont intégrées aux résultats d’imagerie (notamment la prévalence dans la population asymptomatique) le parcours de soin ultérieur s’en trouve diminué (moins d’imageries à répétitions, moins de consultations spécialisées, moins de prescription d’antalgiques).
- Dans cette étude de 2017 citée par Guillaume Deville dans son outil d’aide à la décision clinique, on peut constater que après 19 mois, la taille d’une déchirure de la coiffe aura diminué pour 47 patients sur 100, peu importe leur âge ou le niveau d’utilisation de leur épaule. On peut lire également dans l’outil de Guillaume que 89% des patients présentant une déchirure de coiffe et traités par rééducation seule, sans chirurgie, sont satisfaits des résultats à deux ans. Il est donc possible de conserver un niveau fonctionnel correct même avec une rupture de coiffe.
- Une revue systématique et méta-analyse de 2017 a fait le point sur les résorptions spontanées des hernies discales lombaires en analysant 11 études de cohorte (fiabilité moyenne) et retrouve un taux de résorption moyen de 66,66%.
- Nous avons longuement, encore une fois, discuté des drapeaux jaunes qui sont les indicateurs psychosociaux d’un risque accru de passage à la chronicité. Vous pouvez retrouvez ci-dessous ceux proposés dans le mémo pour la lombalgie de la HAS en 2019 où on retrouve cette fameuse croyance que la douleur représente un danger, correspond à l’anomalie d’une structure pouvant entraîner un handicap. Nous avons aussi discuté de la croyance biomédicale et de son impact sur le handicap dans l’épisode 4.

- La kinésithérapie est présentée comme le traitement de première intention devant une douleur d’épaule d’après des recommandations internationales (ça c’est Vincent qui le dit) mais c’est bien ce qu’on retrouve en France dans les recommandations de 2015 qui mentionnent 6 mois de traitement conservateur, hors traumatisme, avant d’envisager une chirurgie mais aussi dans les recommandations néo-zélandaises de 2011 par exemple (voir page 13).
- Dans ces recommandations, le renvoi à un orthopédiste est conseillé sous 4 à 6 semaines en cas d’échec du traitement conservateur. Ailleurs il existe un consensus actuellement qui veut que pour les douleurs d’épaule en général, des améliorations doivent être constatées sous 12 semaines maximum après l’initiation d’une rééducation, respectant les dernières recommandations en terme de techniques. Même si des progrès peuvent survenir plus tard, il faut envisager une réorientation à l’issue des 12 semaines.
- Dans l’étude de Dunn en 2013, 75% des patients évoquent une amélioration suffisante avec la rééducation pour ne plus envisager de chirurgie devant une lésion de la coiffe ce qui semblerait valider l’efficacité de la kinésithérapie.